Leader sur le marché belge dans le secteur des boîtiers additionnels destinés aux moteurs turbo diesel, la jeune société P-Tronic lorgne déjà sur l'exportation.
ll fallait l’oser : ils l’ont fait. Sans un sou en poche, Philippe Heeren et son compère Jean-Michel Lodez ont lancé leur société en juin 2002. A l’époque, le premier est directeur dans une société de consultance et de création d’événements, le second officie dans la communication et le journalisme.
«Nous avions entendu parler de la possibilité d’augmenter la puissance des moteurs turbo diesel en reprogrammant simplement leur catographie, explique Philippe Heeren, administrateur délégué. L’idée nous a immédiatement séduits, et nous nous sommes lancés dans l’aventure.»
Pour une reprogrammation a posteriori d’un moteur, deux solutions existent. On peut installer un eprom, un procédé irréversible qui implique l’intégration d’une puce électronique dans la cartographie d’origine du moteur, mais qui ne tient pas compte des limites de tolérance fixées par les constructeurs. Autre possibilité : un boîtier additionnel, qui se place en aval du calculateur, et dont il réceptionne le signal défini par le constructeur. Dans ce dernier cas, l’information reçue est analysée, électroniquement modifiée, puis renvoyée à la pompe d’injection, à la rampe ou directement aux injecteurs, selon les modèles de voitures.
Résultat : bien que la vitesse de la voiture demeure inchangée, celle-ci gagne en couple, en puissance et en confort de conduite. C’est ce type de boîtier additionnel qu’utilisent les constructeurs automobiles pour présenter des modèles de différentes puissances, sur base d’un moteur identique. «Sans mise de départ, nous avons dû mettre notre boîtier au point, puis convaincre les fournisseurs de nous faire confiance... et d’accepter d’être payés plus tard. Nous avons ainsi pu constituer un stock de pièces... sans aucune commande !»
Puis c’est le coup de chance, le rédacteur en chef de la revue Diesel Mag leur offre une page de publicité. Un coup de pouce qui amorce la première commande de boîtiers P-Tronic par la société hexagonale Eurofac.
« Cette commande nous a permis d’attaquer le marché belge, en nous concentrant sur les concessionnaires et en nous profilant uniquement comme spécialistes de ce type de produits, non comme des généralistes. »
Aujourd’hui, la société écoule quelque 400 boîtiers par mois (prix unitaire moyen : € 750), essentiellement auprès de 400 concessionnaires en Belgique et au Luxembourg, et envisage sérieusement de conquérir de nouveaux marchés à l’exportation.
«Outre la France, le Luxembourg et l'Italie où nous sommes déjà présents, nous nous attaquerons aux marchés anglais – où notre correspondant local est l’ancien vice-président de Psion - suédois, espagnol, où nous sommes sur le point de signer un accord avec un importateur, et danois. Nous espérons beaucoup de ce dernier marché, qui nous semble très prometteur à moyen terme.»
Frédéric Moser
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